Des enquêteurs sur les lieux de l'explosion d'une voiture près du Fort Rouge, dans le vieux quartier de New Delhi, le 11 novembre 2025 en Inde ( AFP / Arun SANKAR )
Le Premier ministre indien Narendra Modi a qualifié mardi de "complot" l'explosion la veille d'une voiture au cœur de la capitale, qui a fait au moins huit morts.
Jusqu'à présent, la police n'a évoqué aucune cause pour expliquer la déflagration qui s'est produite lundi près du Fort Rouge, un monument emblématique depuis lequel les Premiers ministres s'adressent au pays lors de la fête de l'indépendance.
Il s'agit de la plus importante atteinte à la sécurité depuis une attaque le 22 avril dernier au Cachemire administré par l'Inde.
Ce jour-là, trois hommes armés avaient abattu 26 civils de confession hindoue, déclenchant des affrontements avec le Pakistan.
"Je peux garantir à chacun que les agences feront toute la lumière sur ce complot" a déclaré Narendra Modi dans un discours prononcé lors d'une visite d'Etat au Bhoutan voisin, sans donner plus de détails.
"Tous ceux impliqués seront traduits en justice", a-t-il assuré.
Au moins 19 personnes ont également été blessées lorsqu'une voiture a explosé lundi en début de soirée, en plein milieu de la circulation. Les flammes se sont aussitôt propagées à plusieurs véhicules.
Des membres des forces de sécurité sur les lieux de l'explosion d'une voiture près du Fort Rouge, dans le vieux quartier de New Delhi, le 10 novembre 2025 en Inde ( AFP / Sajjad HUSSAIN )
Mardi, le ministère de l’Intérieur a annoncé que l’enquête était désormais dirigée par la Force nationale de lutte contre le terrorisme.
Le drame s'est produit quelques heures après que la police indienne a annoncé avoir arrêté des membres d'une organisation criminelle, saisi des engins explosifs et des fusils d'assaut.
La police a indiqué que les hommes interpellés étaient liés à Jaish-e-Mohammed, un groupe islamiste pakistanais, et à Ansar Ghazwat-ul-Hind, une branche jihadiste d'Al-Qaïda au Cachemire.
Tous deux sont classés organisations terroristes en Inde.
Après avoir présidé une réunion sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur, Amit Shah, a affirmé avoir pour instruction "de traquer chaque coupable impliqué dans cette tragédie".
"Tous ceux impliqués dans cet acte feront face à toute la rigueur de nos services", a-t-il ajouté dans un communiqué.
- Torches humaines -
Des enquêteurs sur le site de l'explosion d'une voiture, le 11 novembre 2025 à New Delhi, en Inde ( AFP / Arun SANKAR )
Un haut responsable de la police de la capitale, Raja Banthia, a indiqué que l'enquête sur cette explosion, dans le quartier très animé de la vieille ville de Delhi, est menée dans le cadre des lois antiterroristes.
Le chef adjoint des pompiers de New Delhi, AK Malik, avait déclaré lundi soir à l'AFP que huit personnes avaient été tuées.
L'agence de presse Press Trust of India a fait état mardi de 12 morts, un chiffre qui n'a pas été confirmé par les autorités.
Des témoins ont raconté à l'AFP la manière dont la voiture a explosé en plein milieu de la circulation et dont les victimes, prises dans l’embrasement, se sont transformées en torches humaines.
"J'ai vu la voiture exploser alors qu'elle était en mouvement", se souvient Dharmindra Dhaga, 27 ans.
Des policiers fouillent un véhicule dans la vieille ville de New Delhi après l'explosion d'une voiture, le 11 novembre 2025 en Inde ( AFP / Arun SANKAR )
"Les gens étaient en feu et nous avons essayé de les sauver... Des voitures et des gens brûlaient – les gens à l'intérieur des voitures" aussi, a relaté ce témoin.
"Je disais aux gens de les sauver, de les secourir et de les sortir. Ils étaient occupés à faire des vidéos et à prendre des photos", se désole M. Dhaga.
- Sécurité renforcée -
La sécurité a été renforcée à travers la mégapole de 30 millions d'habitants.
Des des membres des forces de sécurité sur les lieux d'une explosion à Ne Delhi, le 11 novembre 2025 en Inde ( AFP / Arun SANKAR )
Même si l'attentat d'avril dernier commis dans la partie indienne du Cachemire n'a pas été revendiqué, New Delhi en a imputé la responsabilité au Pakistan, qui a catégoriquement démenti, et a riposté le 7 mai en bombardant le territoire de son voisin.
Les combats qui ont opposé les deux puissances nucléaires pendant les quatre jours suivants, les plus importants depuis 1999, ont fait plus de 70 morts dans les deux camps, jusqu'à un cessez-le-feu.
Les autorités indiennes se sont abstenues de qualifier l'explosion d'attentat, affirmant attendre les résultats de l’analyse médico-légale.
Mardi, à Islamabad, 12 personnes ont été tuées et 27 blessées dans un attentat-suicide revendiqué en début de soirée par les talibans pakistanais (TTP), groupe armé qui se réclame de la même idéologie que ceux de Kaboul et cible régulièrement les forces de sécurité pakistanaises.
L'Inde a amorcé un rapprochement avec l'Afghanistan à l'heure où les liens de Kaboul se dégradaient avec le Pakistan.

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